VirtuaVerse édité pour la dernière fois le 19/10/2024

Vous êtes-vous déjà levé du mauvais pied un matin pluvieux, en cassant quelque chose à votre réveil ? Ce genre de matin où chaque action empire un peu plus la situation précédente ? Si oui, **VirtuaVerse** saura résonner en vous. Bien sûr, il a tout de même quelques différences : l'époque est futuriste, le monde est obsédé par la réalité augmentée, et la société a délaissé les biens physiques pour se plonger dans le virtuel.

Un départ chaotique pour notre héros

C'est pourtant la réalité que Nathan, le personnage que l'on incarne, va devoir affronter aux travers de son périple. Ca aurait pu être une journée comme les autres. Mais celle-ci en particulier n'est vraiment pas bonne. Tout commence avec son casque de RVA cassé. Un appareil qui permet de se connecter à la réalité virtuelle. Il aurait pu demander à sa petite amie de l'aider à le réparer. Malheureusement celle-ci est inscrite aux abonnées absentes. Impossible de la contacter. C'est donc dans la mouise la plus totale que commence véritablement notre aventure. En tant qu'expert en électronique, on va devoir se débrouiller seul pour remettre en état notre casque. Faut-il encore avoir les pièces détachées pour le faire ! Et même s'il était possible de s'en procurer il faut d'abord quitter l'appartement en trouvant le code que votre chère et tendre a changé avant de partir ! Est-ce que je vous ai déjà parlé de ces matins difficiles ?!

Un début d'histoire simple mais efficace pour mettre un premier pied dans ce point'n click au format classique. Ici, pas de scénarios à multiples fins, pas d'éléments de rôle play avancés mais une intrigue qui se déroule au fil des scènes. C'est par étapes successives que nous ingérons les dérives de la société où tout est technocentré. Que ce soit dans le rapport entre les individus, leurs passions pour les goodies hi-tech ou encore l'environnement qui dégouline de néons à perte de vue. Une société à la dérive avec ces artifices et ces plaisirs virtuels.

Un gameplay qui rappelle l'époque dorée de Sierra

On progresse dans l'histoire à la manière des jeux Sierra de la grande époque. Une situation, des objets à tout va, quelques éléments récupérables par ci par là pour tenter de trouver une issue aux problèmes qui se succèdent. Alors on combine, on clique, on tente des choses improbables pour parfois entendre Nathan nous dire "Pire idée" ou "Jamais de la vie".

Car c'est bien en tant que joueur désespéré que nous ferons face aux parpaings d'énigmes que le jeu nous envoie en pleine figure. A aucun moment le jeu ne vous aide à avancer si vous êtes bloqué. Pire, il vous indique quelques fausses routes au cas où vous n'étiez pas assez perdu.

Ainsi, pas de système d'indices, des objets à récupérer qui ne serviront pas, des interactions avec des éléments de décors pour la beauté de la rhétorique de Nathan. Il faut se l'avouer, c'est bien un jeu pour les initiés auquel nous avons à faire là.

Les nostalgiques des Monkey Island, Loom, The Dig et autre Indiana Jones seront eux, ravis. Avancer dans l'histoire ça se fait au mérite ou avec une solution à portée de main wink wink.

Une direction artistique et sonore époustouflante

Perdu pour perdu, autant profiter des décors qui brillent par leur direction artistique signée MrValenberg. Du pixel art méticuleux qui étonne par sa précision dans la gestion des animations mais surtout de l'ambiance générale. Chaque scène est un plaisir pour les yeux, renforçant l’envie d’avancer malgré les énigmes corsées. 

La bande son est tout aussi incroyable grâce à la touche artistique de MasterBootRecord. Un groupe qui se définit comme un "486DX-33MHz-64MB processing chiptune avant-garde, synthesized heavy metal & classical symphonic music. 100% Synthesized, 100% Dehumanized.". Un style musical qui détonne par rapport aux ambiances feutrées que d'autres point'n click proposent avec leurs sons posés. Avec MBR, sa vie au rythme des bits mixés sur fond de guitare électrique. Un plaisir auditif certes mais qu'il sera nécessaire de doser selon ses préférences dans les menus. Car même si la bande son déchire (et c'est un euphémisme), il se trouve qu'elle peut devenir envahissante dans des phases qui de demandent de la réflexion. Heureusement, l'OST est également composée de morceaux qui s'accordent parfaitement avec des environnements plus tranquiles.

Edité par Blood Music et développé par Theta Division, VirtuaVerse est une aventure cyberpunk atypique qui peut régaler les passionnés autant qu'il peut refroidir les néophytes du genre. Tout est à relativiser lorsqu'on sait que le jeu est issu de la collaboration de trois personnes qui ont travaillé pendant quatre années. VirtuaVerse est une oeuvre qui nous est livrée certes imparfaite mais ô combien généreuse par ces mêmes défauts.

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